Des craintes normales

La formation collégiale représente un monde nouveau pour les parents qui voient leur jeune devenir adulte et qui n’ont plus le même « droit de regard » sur leurs études.

Certains parents peuvent parfois ressentir de l’insécurité et éprouver de l’inquiétude en lien avec la réussite et l’avenir de leur progéniture. Ces préoccupations sont normales!

Même si votre enfant a besoin d’autonomie et souhaite prendre ses propres décisions, votre intérêt envers ses études est toujours important. Il appréciera que vous vous intéressiez à lui, à ce qu’il fait, à ce qu’il apprend, et ce, en préservant ce nouveau besoin d’autonomie.

Des intérêts variés

Il faut savoir que plusieurs programmes peuvent amener votre jeune à se réaliser pleinement sur le plan professionnel. Rares sont les gens qui cultivent un seul intérêt et rares sont ceux qui occuperont un seul emploi au cours de leur vie. Il ne s’agit donc pas pour votre jeune de s’inscrire dans LE bon programme, mais dans UN bon programme.

En tant que parents, l’approche à privilégier serait de reconnaître que le choix d’un programme est une décision difficile à prendre, surtout à l’âge du collégial et dans le contexte actuel. Peut-être avez-vous déjà vous-même remis en question votre choix de carrière? Peut-être exercez-vous un métier différent de celui que vous envisagiez à 16 ans? Peut-être n’avez-vous jamais exercé le métier dont vous rêviez? N’hésitez pas à partager vos réflexions avec votre jeune! Vous avez aussi une connaissance de votre jeune (forces, intérêts, valeurs, faiblesses) qui pourra l’aider à choisir un programme qui lui correspond bien.

Réfléchir et explorer avant de choisir

« S’inscrire dans le bon programme » est une grande décision à prendre pour votre jeune. Elle nécessite un important travail de réflexion et de recherche d’informations dans lequel vous pouvez jouer un rôle précieux. Les journées « Portes ouvertes », les conseillers d’orientation, les professionnels en milieu de travail, les sites Internet des cégeps sont de bons outils.

Référez-vous à la section L’orientation de mon jeune pour avoir trucs et outils afin de l’accompagner dans son choix de programme et de carrière.

Pour s’orienter, votre jeune a besoin de savoir qui il est

  • Vous pouvez le questionner sur ses forces, ses intérêts et ses désirs; parlez-lui de son enfance, de ses activités préférées, de ce que vous appréciez chez lui, de ses qualités et de ses compétences.
  • Questionnez-le pour démontrer votre intérêt par exemple en regard de ses motivations pour une profession ou un programme même si les idées exprimées par votre jeune vous paraissent irréalistes.

Votre jeune a également besoin de bien connaître les programmes d’études et le marché du travail

  • Parlez-lui de vos expériences professionnelles, de ce que vous aimez le plus et le moins dans votre travail.
  • Utilisez votre réseau de contacts professionnels pour lui faire rencontrer des gens qui font des professions qui semblent l’intéresser.
  • Invitez-le à participer aux journées « portes ouvertes » des institutions de formation et aux différentes activités d’information scolaire organisées par le cégep.

Peu importe où votre jeune se situe dans son processus d’orientation, il a besoin d’être écouté dans son questionnement et ses inquiétudes. Démontrez-lui de l’intérêt et de la confiance en ses capacités de choisir même durant ses périodes d’indécision.

Vous pouvez également inviter votre jeune à rencontrer un conseiller d’orientation.

Conformément à la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, un cégep ne peut pas fournir à un parent des renseignements nominatifs au sujet d’un étudiant, à moins que ce dernier ne soit mineur. Ceci signifie en clair que, dès que l’étudiant est majeur, le cégep ne peut fournir au parent aucune information : présence ou non du jeune à un cours, statut temps complet ou temps partiel, résultats d’examens, etc.

Le cégep correspond au passage de l’adolescence à la vie d’un jeune adulte et à l’apprentissage de l’autonomie. Ceci implique une adaptation pour le jeune et pour le parent. Vous aurez beaucoup plus de chances de garder un dialogue constant si vous évitez les questions uniquement axées sur la performance et les résultats.

Pour en savoir plus sur le cheminement de votre jeune, allez-y plutôt avec des questions ouvertes qui montrent votre intérêt comme, par exemple :

  • « Comment ça va dans tes cours? »
  • « Quelles sont les choses que tu trouves plus difficiles? »
  • « Quelles sont les activités parascolaires qui t’intéressent? »
  • Ou toute question liée à son orientation.
Il n’est pas toujours rassurant de savoir que son jeune quitte un établissement d’enseignement très encadré pour un autre qui, trop souvent, est associé au mot « liberté ». Cette préoccupation est tout à fait normale. Votre rôle de parent n’est pas terminé, il est plutôt différent.

Comme parent, votre rôle auprès de votre nouveau cégépien peut se définir autour des trois actions essentielles qui vous ont assurément guidées tout au long de la vie de votre jeune :

  • continuer de lui manifester de l’amour et de la confiance;
  • l’accompagner dans ses démarches et lui offrir du soutien;
  • fixer certaines limites au regard des comportements que vous attendez de lui.
Sylvain Bourdon, chercheur
Université de Sherbrooke
Bien que la persévérance aux études secondaires retienne une grande part de l’attention médiatique au Québec, la question de la persévérance au collégial est tout aussi préoccupante. Malgré une récente amélioration des taux de réussite au collégial, seulement 41 % des nouveaux inscrits aux programmes préuniversitaires obtiennent leur diplôme dans les deux années prévues et un total de 68 % l’obtiennent deux ans après ce délai, selon les données du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) publiées en 2006.

Afin de mieux comprendre le phénomène et trouver des pistes de solution, Sylvain Bourdon, professeur en éducation à l’Université de Sherbrooke, a réalisé une recherche sur la persévérance des étudiants à risque au collégial à partir d’une perspective peu courante, celle des réseaux sociaux et de l’approche biographique.

Importance des parents et des réseaux

Les chercheurs ont constaté que les cégépiens ont des réseaux étendus composés en moyenne d’une trentaine de membres, dont 20 % proviennent de la famille et 80 % hors famille. Parler, discuter et s’inviter à des repas sont les activités les plus fréquentes pour 9 jeunes sur 10, tant en relation avec des membres de leur famille que hors famille. Ils partagent aussi leurs études et leurs travaux scolaires davantage avec des personnes à l’extérieur de leur famille et demandent conseil à deux fois plus de femmes que d’hommes, quel que soit le sexe de l’étudiant. « En fait, l’influence des parents continue d’être très importante pour les cégépiens, et plus particulièrement celle de la mère », affirme sans ambages Sylvain Bourdon.

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Information inspirée des sites Internet du cégep de Victoriaville et du cégep de Ste-Foy.