Mireille Moisan, conseillère d’orientation  Academos, 10 février 2021

Academos et Desjardins s’associent afin de vous présenter des trucs pour accompagner votre enfant lorsque vous n’êtes pas d’accord avec son choix de carrière.

Voilà une question que se posent fréquemment beaucoup de parents qui ont des enfants en âge de faire des choix scolaires ou de carrière. D’ailleurs, il s’agit fort probablement d’une préoccupation au cœur de bien des familles actuellement, alors que la date fatidique du 1er mars est à nos portes…

En tant que parent, l’un des rôles que l’on se donne le plus souvent est celui de guider nos enfants à chaque étape de leur vie. Dès qu’ils commencent à marcher, à faire du vélo, à côtoyer des amis, etc., on cherche avant tout à leur prodiguer les meilleurs conseils parce qu’on les aime, d’une part, et parce que, d’autre part, nous avons déjà parcouru une bonne partie de cette route sur laquelle s’engage notre progéniture. Il est donc tout à fait normal de chercher à leur éviter des souffrances que l’on juge inutiles… par amour, tout simplement!

Il en va de même pour les projets d’avenir de nos jeunes adultes qui souhaitent maintenant voler de leurs propres ailes et qui font parfois des choix qui ne correspondent pas toujours à ce que l’on attend d’eux ou souhaitons pour eux!

Voici quelques astuces pour accompagner son enfant dans ce genre de situation 

Départ hâtif de la maison, choix de carrière inusité, formation qui ne correspond pas aux attentes, tous ces éléments et bien d’autres sont appréhendés par les parents qui n’ont pas toujours conscience que cela influence leur façon d’accompagner leur enfant dans son cheminement.

Certains jeunes se sentent même parfois contraints de suivre la voie « choisie » par leurs parents par peur de leur déplaire. Pourtant, est-il nécessaire de le rappeler, chaque être est unique et doit faire lui-même ses propres choix!

Pour mieux faire face à ces sentiments qui nous habitent comme parent, il est suggéré de parler avec son enfant, l’écouter, chercher à savoir ce qui l’attire, explorer avec lui les domaines qui l’intéressent, et, surtout, lui faire confiance. Cette confiance favorise une ouverture envers les ses projets et aide le parent à mieux comprendre ce qui l’intéresse, à explorer des domaines parfois méconnus, à se rassurer quant aux programmes ou à l’institution choisie, et parfois même à défaire des préjugés à l’égard de certaines formations.

Comme un miroir, cette confiance envers ses projets se reflétera dans sa propre confiance en son cheminement.

Il est faux de croire, et surtout de laisser croire, que les jeunes doivent faire un seul choix qui dictera tout le reste de leur avenir. Il n’est plus vrai aujourd’hui que l’on « choisit pour la vie ». C’est même une grande source d’anxiété pour les jeunes ET pour les parents de le croire. Cela est d’autant plus vrai en période de pandémie puisque ces jeunes n’ont pas eu la chance d’explorer les programmes en présentiel, ni de valider leur projet par l’expérimentation.

Il est donc normal que certains jeunes soient incertains et choisissent un programme d’études même s’ils ne sont pas encore totalement convaincus de leur choix… et c’est correct ainsi! Les expériences qu’ils s’apprêtent à vivre les aideront à mieux se connaître et à se rapprocher de projets à leur image.

Au final, l’important est d’encourager votre enfant à planifier des projets d’avenir dans lesquels il aura envie de s’investir et qu’il pourra réajuster au fur et à mesure, plutôt qu’à faire « le choix parfait ».

Faire un choix de carrière à 16 ans relève d’un exploit en soi, alors que les jeunes n’ont pas beaucoup d’expérience de travail et qu’ils se connaissent encore très peu. Rappelons que cette première année d’études postsecondaires est en elle-même une année d’expérience pour chaque jeune et le voir sous cet angle est rassurant et beaucoup moins contraignant, autant pour votre enfant que pour vous.

Le système scolaire québécois permet des changements et des cheminements variés. Des cours sont reconnus, d’autres remplacés, le cheminement peut constamment être réévalué et réajusté! Cela permet même au jeune de faire un bilan de ce qu’il a aimé ou non! C’est un exercice constructif et très enrichissant pour un jeune encore en recherche identitaire… Rappelons qu’il est normal et sain pour un jeune d’explorer, de changer d’idée, de se questionner. Le marché du travail est lui-même en perpétuel mouvement : promotion, formation continue, réorientation, nouvelles technologies, etc.!

Alors, diminuons la pression d’un cran en accompagnant les jeunes dans cette nouvelle expérience, et en étant simplement présent et à l’écoute si un réajustement est nécessaire ou si une baisse de motivation se pointe à l’horizon!

Le conseiller d’orientation est le professionnel tout indiqué pour aider le jeune à planifier des projets à son image et à faire des choix autonomes en fonction de qui il est, de ses valeurs, aptitudes, traits de personnalité. Il ne faut pas hésiter à encourager votre enfant à le consulter. C’est aussi une ressource essentielle lorsque les projets ne lui conviennent plus ou qu’il exprime son besoin de se réorienter.


Academos souhaite remercier la contribution de Mireille Moisan, conseillère d’orientation, à la rédaction de ce billet de blogue.