Devenir adulte…
« Devenir adulte, c’est s’actualiser, c’est réaliser son potentiel, c’est aller au bout de soi-même. C’est se mettre en marche pour accomplir ce qui nous tient à cœur, à la mesure de nos capacités. C’est aussi fonder une famille, fréquenter un cercle d’amis, exceller dans un sport, relever de nouveaux défis, rire, s’amuser, s’actualiser dans son travail, faire des choix de vie selon ses valeurs… »
Source : Chroniques de psychologie, Université de Sherbrooke
Devenir adulte, c’est aussi…
Avoir l’impression de devoir faire des choix qui auront une incidence majeure sur le cours de sa vie. Les jeunes ressentent des peurs et ont des sources de motivation bien précises concernant l’avenir, et le fait d’en connaître quelques-unes peut vous aider à comprendre ce qu’ils vivent.
Peur de se tromper
- « Je choisis pour la vie… »
- « J’ai peur de faire un mauvais choix »
- « Il y a trop de choix et je ne me connais pas »
- Le stress du premier mars
- Beaucoup de décisions à prendre en peu de temps
Peur de ne pas réussir sa vie et dans la vie
- « J’ai peur de ne pouvoir réaliser mes rêves »
- « Je manque de temps pour découvrir ma vraie passion »
- « J’ai peur de ne pas être admis dans le programme de mon choix »
- « Vais-je obtenir les notes requises pour mon programme? »
Peur de ne pas être compris et soutenu par ses proches
- « J’ai peur de parler à mes parents de ce que je vis, de mes choix… »
- « J’ai peur que mes parents ne soient pas en accord. Vont-ils m’encourager? »
- « J’ai peur de m’éloigner des amis, de mes proches… »
- « Je veux faire ce que j’aime, m’accomplir professionnellement »
- « Je veux vivre aisément, ne pas trop m’endetter »
- « Je veux avoir des enfants »
- « Je veux concilier travail et famille »
- « Je veux avoir du temps pour vivre »
- « J’ai envie d’occuper une profession reconnue »
Ceci peut paraître idéaliste et ne concorde pas toujours avec ce que les parents pensent ou aimeraient pour leur enfant… Le parent désire ce qu’il y a de mieux pour son jeune et n’a pas conscience que ses propres peurs, ses expériences, influencent beaucoup sa façon de l’accompagner (ou non) dans son processus d’orientation.
Mireille Moisan,
conseillère d’orientation
Membre de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec
Karolane, 14 ans, se présente au bureau du conseiller d’orientation de son école… Alors qu’elle est habituellement de nature enjouée, elle se montre plutôt timide et a de la difficulté à s’exprimer. Elle répond, du mieux qu’elle le peut, aux questions qui lui sont posées. La tête basse, elle se tortille et joue nerveusement avec ses mains. Au bout de quelques minutes, elle éclate en sanglot en disant « Je ne sais pas », « Je ne me connais pas », « je ne sais pas ce que je veux faire plus tard et ÇA ARRIVE TROP VITE »!
Voilà une situation qu’il n’est pas rare de rencontrer à l’intérieur des murs des bureaux des conseillers et conseillères d’orientation des écoles secondaires, et ce, peu importe la personnalité du jeune… S’orienter, trouver sa voie, peut sembler anodin à prime abord, mais c’est tout un exercice qu’on demande au jeune qui n’a, bien souvent, aucune expérience de travail, se connaît peu et n’a généralement pas très envie de « faire un choix » qui peut sembler définitif et contraignant.
Peur de se tromper
La grande majorité des jeunes qui ressentent de l’angoisse face à leur choix de carrière ont souvent peur de se tromper. Les trop nombreuses possibilités qui se présentent à eux, le fait de devoir choisir dans un court laps de temps, les résultats scolaires pas toujours convaincants, les nombreuses décisions à prendre en cours d’année scolaire, sont au nombre des éléments qui font qu’ils ressentent cette angoisse. Ils croient, souvent à tort, qu’un mauvais choix aura des conséquences néfastes sur leur avenir et les contraindront à suivre une formation qui ne leur plaît pas ou, PIRE, à faire un travail qu’ils n’aimeront pas!
Quelques trucs
En tant que parent, vous pouvez les rassurer en leur signifiant qu’il n’y a pas vraiment de mauvais choix. Peu importe ce qu’ils choisiront, ils gagneront en expérience et se connaîtront mieux. Comme le système scolaire actuel permet les cheminements variés, le jeune doit comprendre qu’il n’existe pas de « choix parfait », mais bien que plusieurs possibilités s’offrent à lui et qu’il peut toujours, en cours de route, apporter des changements.
Par une attitude confiante et en faisant preuve de patience, vous pouvez accompagner votre jeune en le rassurant, en lui reflétant ses qualités (ordonné, sociable, réfléchi, actif, etc.) et ses habiletés (bon en sport, en art, habile manuellement, ordonné, etc.). Il ne s’agit pas de dire de grandes choses, simplement souligner ses forces, lui laisser le temps de réfléchir et, surtout, respecter le fait que son choix de carrière lui appartient.
Peur du changement, de l’inconnu
Comme parents, nous n’avons pas toujours conscience de ce que représente ce genre de décision dans la vie de notre jeune. Et pourtant… Alors qu’il se sent enfin confortable dans son école secondaire, il doit maintenant envisager son avenir d’une toute autre façon : une nouvelle école, de nouveaux cours, de nouveaux groupes d’amis, de nouveaux profs, possiblement un travail étudiant, peut-être un déménagement, une voiture, un appart…
Ça fait beaucoup, non?
Certains jeunes aiment le changement et la nouveauté, mais plusieurs envisagent le tout avec craintes, ce qui a des répercussions sur leur choix de carrière. Tous ces éléments ajoutent une pression supplémentaire dans leur prise de décision.
Quelques trucs
Ces craintes sont normales chez le jeune. En prenant le temps de l’écouter sans le juger, vous lui permettez de les verbaliser, de les comprendre. Il est possible de le rassurer en effectuant des visites lors de « portes-ouvertes », de salon de l’éducation/emploi, et également par l’activité « étudiant d’un jour ». Ces activités permettent au jeune de se familiariser avec son futur environnement. Vous pouvez également l’encourager à faire de courts stages en milieu de travail afin d’en apprendre davantage sur ce terrain qui lui est inconnu et pour valider ses différents intérêts professionnels.
Des peurs légitimes
Les jeunes font face à bien des peurs dans leur processus d’orientation et ce ne sont là que quelques exemples. Il en existe plusieurs autres comme la peur de ne pas réussir sa vie, de décevoir ses parents, de s’éloigner de sa famille ou encore la peur d’échouer. Mais rassurez-vous! Votre jeune saura y faire face avec votre soutien. Il ne faut pas hésiter à chercher de l’aide et à demander conseil notamment au conseiller d’orientation de l’école secondaire de votre jeune.
Source CTREQ
La gestion de l’anxiété est l’un des nouveaux enjeux qui occupent une place grandissante dans les écoles du Québec. De plus en plus de jeunes font face à ce trouble qui engendre plusieurs conséquences sur le plan scolaire. L’anxiété peut être définie comme un sentiment d’inconfort qu’éprouve une personne vis-à-vis d’une situation susceptible de causer une crainte (Marion, 2020). L’élève qui vit de l’anxiété est affecté dans sa dimension cognitive, sa dimension affective et émotionnelle ainsi que dans sa dimension comportementale.
Il existe deux types d’anxiété, soit l’anxiété-état et l’anxiété-trait.
- L’anxiété-état se manifeste lorsqu’un certain événement génère un malaise, une situation inconfortable chez la personne (Marion, 2020).
- L’anxiété-trait est plutôt une peur persistante profondément ancrée chez l’individu (Marion, 2020).
Voici les trois dimensions de l’anxiété expliquées plus en profondeur.
- En ce qui a trait à la dimension cognitive, l’élève qui vit de l’anxiété peut éprouver des difficultés d’apprentissage. Ces difficultés découlent d’une capacité d’attention réduite (Marion, 2020). En effet, l’enfant porte davantage son attention sur l’environnement qui peut menacer son bien-être.
Par exemple, il sera plus alerte au bruit de la classe, comme un autre élève qui joue avec son crayon ou quelqu’un qui circule dans le corridor. Il est donc moins attentif aux notions enseignées. Un autre aspect qui peut perturber l’attention de l’élève en classe est les pensées distractives engendrées aussi par ce trouble psychique.
- La dimension affective et émotionnelle se trouve aussi perturbée par l’anxiété. Effectivement, l’élève anxieux a moins d’habiletés relationnelles et une faible compréhension de ses émotions (Marion, 2020).
Par exemple, l’élève sera incapable de mettre des mots sur ses sentiments et aura tendance à s’isoler et à éviter des situations qu’il envisage déplaisantes.
- L’anxiété vient aussi jouer sur la dimension comportementale de l’élève. Les comportements observables d’un élève anxieux peuvent se traduire par de l’opposition et de l’agressivité. Toutefois, cet élève a aussi des comportements intériorisés comme la peur des autres, la passivité, la crainte d’événements, etc.
Les effets de l’anxiété sur ces dimensions varient en fonction de différents aspects de la vie de l’élève : son environnement social et scolaire, les attentes des parents, la relaxation, le type d’anxiété, l’autorégulation et les comportements adoptés par l’enseignant.
Lorsque les trois dimensions ne sont pas affectées par l’anxiété, l’élève connaît un meilleur engagement scolaire et veut participer en classe. Dans cet ordre d’idées, l’anxiété vient donc jouer un rôle indirect sur l’engagement scolaire et la participation de l’élève touché par ce trouble (Marion, 2020).
En conclusion
Le rôle de l’enseignant est de créer un environnement calme et agréable en classe afin de réduire le plus possible le degré d’anxiété chez les élèves et, ainsi, favoriser l’engagement scolaire et la participation de tous. L’enseignant doit aussi rester informé sur le sujet, puisque l’anxiété fait encore l’objet de plusieurs recherches intéressantes et pertinentes.
Si vous êtes un enseignant ou un parent et si vous désirez en apprendre davantage sur le sujet, voici un lien qui présente quelques pistes pour réduire le niveau de stress chez un enfant d’âge primaire; les capsules sont animées par Caroline Marion, docteure en éducation-psychologie : https://periscope-r.quebec/en/node/907.
Article rédigé par: Sandrine Lamy et Thalia Koutsogianni, étudiantes au Baccalauréat d’éducation au préscolaire et d’enseignement au primaire, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Référence
Marion, C. (2020). L’anxiété et ses effets sur l’engagement scolaire. https://periscope-r.quebec/sites/default/files/article_1er_bien_etre_eleves_les_moyens_carolinemarion_10avril2020.pdf